DU BORD DE LA FAUX
I
L’aridité qui découvre le jour.
De long en large, pendant que l’orage va de long en large.
Sur une voie qui demeure sèche malgré la pluie.
La terre immense se déverse, et rien n’est perdu.
À la déchirure dans le ciel, l’épaisseur du sol.
J’anime le lien des routes.
DEL FILO DE LA GUADAÑA
I
La aridez que revela el día.
Aquí y allá, mientras la tormenta va aquí y allá.
Sobre un sendero que permanece seco, a pesar de la lluvia.
La tierra inmensa se esparce, y nada se pierde.
Del jirón en el cielo, el espesor del suelo.
Avivo el cruce de los caminos.
II
La montagne,
la terre bue par le jour, sans
que le mur bouge.
La montagne
comme une faille dans le souffle
le corps du glacier.
Les nuées volant bas, au ras de la route,
illuminant le papier.
Je ne parle pas avant ce ciel,
la déchirure,
comme
une maison rendue au souffle.
J’ai vu le jour ébranlé, sans que le mur bouge.
II
La montaña,
bebida la tierra por el día, sin
que el muro se mueva.
La montaña
como una falla en el soplo
el cuerpo del glaciar.
Los nubes volando bajo, a ras del sendero,
alumbran el papel.
No hablo antes de este cielo,
el desgarro,
como
el soplo a una casa devuelto.
He visto agitarse el día, sin que el muro se mueva.
III
Le jour écorche les chevilles.
Veillant, volets tirés, dans la blancheur de la
pièce.
La blancheur des choses apparaît tard.
Je vais droit au jour turbulent.
III
El día desgarra los tobillos.
Despiertos, los postigos abajo, en la blancura de la
habitación.
Llega tardía la blancura de las cosas.
Camino recto hacia el día turbulento.
LE GLACIER
1
Vent
grand visage
glacé
agité
la pierre
ou le faîte
le vent.
EL GLACIAR
1
Viento
rostro grande
congelado
agitado
la piedra
o la cumbre
el viento.
2
La porte, l'air blanc.
2
La puerta, el aire blanco.
3
Sur la terre compacte où je continuede brûler,
l'air nous serrant à mourir, nous ne reconnaissons
plus le mur. J'occupe soudain ce vide en avant
de toi.
3
Sobre la tierra compacta donde sigo ardiendo,
el aire nos estrecha hasta morir, ya no reconocemos
el muro. Ocupo, de súbito, este vacío delante
de ti.
4
Au deuxième tournant, la vague aveuglante d'un
glacier, quelques brins d'air.
4
Al segundo paso, la ola cegadora de un
glaciar, algunas briznas de aire.
5
Je m'alimente d'un feu de pierre
je renonce
il y a une main
tendue
dans l'air
tu la regardes
comme si tu la tenais de moi
partout nos traits éclatent.
5
Me alimento de un fuego de piedra
renuncio
hay una mano
tendida
en el aire
la miras
como si fuese mía
por todas partes nuestros rasgos
estallan.
LE FEU ET LA LUEUR
Cette profondeur,
cette surface dont un champ
compose l'aile.
Le jour, papillon glacé.
J’ai suivi le jour, je l’ai traversé, comme on traverse
les terres.
EL FUEGO Y LA LUZ
Esta profundidad,
esta superficie cuyo campo
compone el ala.
El día, mariposa helada.
Seguí el día, lo atravesé, como se atraviesan las tierras.
PRÈS DE CE QUI T'ÉCLAIRE
Près de ce qui t'éclaire,
aussi loin que l'étendue
où la chaleur se démet,
déjà j'entends, plus loin,
le roulement de l’air sur
la terre sèche. La rosée
nous serre.
CERCA DE LO QUE TE ALUMBRA
Cerca de lo que te alumbra,
tan lejos como la extensión
donde se tuerce el calor,
oigo ya, más lejos, el redoble
del aire sobre la tierra seca.
El rocío nos aprieta.